mardi 17 juin 2008

L'ANAEM et ses amis

























Il peut s'en passer des choses dans une journée...
Et bien hier, s'était une journée comme ça. Je vais tenter de vous expliquer simplement (est-ce possible? Est-ce que ce mot existe ici?) les démarches administratives françaises pour une étrangère comme moi. Êtes-vous prêt? GO!

Pour venir s'installer en France pour plus de 3 mois, il faut avoir un titre de séjour. Pour avoir un titre de séjour, il faut avoir un visa long séjour. Ce que j'avais puisque j'étais en stage de décembre à mai. MAIS sur ce visa, il est inscrit "dispense temporaire de carte de séjour" et ça c'est pas bon parce que ça ne me donne pas le droit de faire une demande de titre de séjour (chit de marde!). Nous avons appris cela la première fois que nous sommes allés en Préfecture avec JJ, ça devait être au mois d'avril. Quelle expérience! Mais ce n'est pas le sujet d'aujourd'hui. Donc, dispense temporaire de carte de séjour = demande au Consulat une dérogation pour ne pas être obligé de revenir à Montréal, à ce même Consulat, pour faire les démarches sur place. Pour faire une demande de dérogation, il faut monter un dossier avec une lettre de motivation (!), mille papiers: preuve de résidence, acte de mariage et tutti quanti. La Préfecture s'occupe d'envoyer le tout au Consulat et le Consulat s'occupe... de perdre le dossier et de raccrocher la ligne au nez à Jean-Ju quand il appelle pour faire un suivi. Char-mant! Et là entre en jeu un personnage-clé de ma saga: F.D. Après avoir sacré tout ce qu'on pouvait sur le Consulat et l'administration en générale, je reçois un coup de fil. Un monsieur, super gentil (je tiens à le préciser car c'est une espèce en voie de disparition dans la jungle de l'administration), il me fixe un rendez-vous à la Préfecture pour ma carte de séjour. Il me dit: "demandez F.D. à l'accueil". Je me dit, c'est un code secret, génial. Mais non, il m'explique qu'il ne peut pas me donner son nom!? Sacré F.D., va! On se pointe à la Pref (oh yeah, des mots coupés, on aime ça, on est dans le vent!) et F.D. nous reçoit rapidement: c'est un professionnel F.D., un gentleman. Il nous a clanché ça dans le temps de le dire et je suis sortie avec un sourire accroché dans face! Vous pensez: "Enfin, elle a son titre de séjour!" Naïfs que vous êtes... C'est beaucoup trop simple!!

Je suis sortie avec un récépissé de demande de séjour. De kossé? Un document officiel qui atteste que j'ai entrepris les démarches pour le titre de séjour et qui me donne droit, by the way, de rester sur le territoire français. Maintenant qu'est-ce qui se passe? Et bien, mes amis, on arrive dans le cœur de l'histoire et on se rapproche dangereusement du sujet d'aujourd'hui: ma journée d'hier. Mais pas tu suite tu suite... Pour avoir ma vraie de vraie carte de séjour (pas un vulgaire bout de papier avec ma face étampée) il me manque quelques petites choses comme: une convocation de l'ANAEM et payer 275 euros (sous forme de timbres que l'on achète en Préfecture, question de faire ça simple) par exemple. J'ai reçu cette fameuse convocation 3-4 semaines après avoir vu F.D. soit la semaine dernière. Et mes rendez-vous étaient... hier. Ben oui!

Étant donné que j'ai fait toutes les démarches à Besançon et bien c'est pas mal là que le party se passe. Levé 6h30 puisque j'avais un rendez-vous pour une visite médicale à 7h30. Je pars donc en compagnie de Marie-Claude pour aller me faire examiner le body, en cours de route je vérifie l'adresse dans le courrier de l'ANAEM. On arrive au cabinet du médecin (très différent de chez nous évidemment, vieillot, grandes portes, grandes fenêtres, ça sens le vieux), on s'assoit dans la salle d'attente et là, j'ai un doute: est-ce que j'ai tout mes précieux timbres (à 55 euros chaque)? Et bien non tabarn... lorsque j'ai vérifié l'adresse tout à l'heure en marchant, j'ai du en échapper un. Stie. Ma belle-mère, qui a acheté les timbres en question, me regarde... euh... drôlement?! Et d'ailleurs je me regarde aussi drôlement. Pas le temps de s'attarder à ça, c'est mon tour.

Bon, on va juste faire un petit recap question que tout soit bien clair: je suis étrangère et je viens passer un examen médical pour pouvoir résider en France.

Et bien j'ai jamais eu un examen aussi rapide: 7 MINUTES. 7 minutes pour savoir si la personne ne ramène pas n'importe quelles saloperies avec elle (comme moi par exemple!). Les yeux, la gorge, le ventre, 2-3 questions et une radio de mes poumons: that's it. Oky doky. Ciao bye. On repart en vitesse avec MC pour voir si peut-être par la plus grande des chance, on ne trouverais pas un ti-timbre qui traine sur notre chemin. Et bien OUI, il était là, devant le parvis de la cathédrale, il nous attendait! Pas le temps pour trop de réjouissances avec le timbre (ché pas moi, un verre de champagne quelque chose?!) on file à l'ANAEM pour mon rendez-vous de 8h30.

8h15, je suis dans les bureaux de l'ANAEM. Ben pas tout à fait parce que la porte est barrée donc je suis dans le couloir. J'attends sagement quand deux personnes arrivent, essaient d'ouvrir la porte, marche pas. Se dirigent vers une autre porte ouverte et entrent... Ben coudonc, on dirait que c'est là. J'y vais aussi, j'entre. Un monsieur me demande (sur un ton charmant):
-C'est pour le CAI?
-Ben j'ai rendez-vous à l'ANAEM à 8h30.
-Ok, c'est pour le CAI, allez dans la salle d'attente on va venir vous chercher.
Me voici dans la salle d'attente, un café à la main quand une dame entre, me regarde et me dit:
-Vous accompagnez quelqu'un?
-Euh, non
-Ok, suivez moi.
Nom, prénom. Beyries, épouse Guyot, Geneviève. (Hey, c'est moi ça!) Elle me pose 2-3 questions, me dit que je vais devoir passer un test de français (ahah!), m'explique qu'un CAI c'est un Contrat d'Accueil et d'Intégration et finalement me renvoie dans la salle d'attente. Je me sens weird dans cette pièce, un peu comme si j'étais dans un autre pays. On est plus ou moins une douzaine et il doit y avoir au moins 7 langues qui se parlent en même temps. J'attends, j'attends, j'attends... Sur la convocation il est écrit qu'il faut prévoir la matinée pour une séance d'information mais où est-elle cette séance? Les gens rentrent dans la salle, sortent avec les auditeurs social (joli, non?). Bon, ça fait 45 minutes que j'attends, je commence à sentir une petite frustration monter en moi quand j'entends une conversion de couloir sur la nouvelle maison et les rénovation d'une telle. Après une heure d'attente, ils nous ont passé un petit film, un peu plus long que celui-là. En gros, en France, les hommes et les femmes sont égaux, il est important de parler français et de bien s'adapter. Merci pour l'info.

Le charmant monsieur du début m'a ensuite accueilli dans son bureau. Après m'avoir un peu entendu parler, il était vraiment charmant (l'accent québécois a quelque chose de ben l'fun parfois ;). Il m'a fait passer le test de français: 4 mots à placer dans 4 phrases et écrire 10 mots sur la pièce dans laquelle je me trouvais. Il m'a ensuite donné le «diplôme» qui va avec: grand moment de fierté. Il m'a fait signer le fameux CAI, m'a posé quelque questions du genre: niveau de scolarité, métier (euh, j'ai un métier, moi?)... Après tout ça il m'a donné deux autres convocations pour des journées d'informations obligatoires: une première sur la vie en France et la seconde sur la formation civique. Vraiment, il était sympa. Je suis partie vers 11h avec une petite mallette en plastique ANAEM, ben fière la fille. Je n'avais pas mis le pied dehors des bureaux que j'appelais F.D. pour lui demander si je pouvais passer le voir pour lui remettre les derniers papiers manquants.

Pas facile de demander à parler à des initiales. Après avoir parlé à une femme à qui j'essayais d'expliquer qu'elle n'était pas F.D. (elle aurait aimé être lui puisqu'il est siiii gentil). Elle a fini pas céder et me l'a passé. F.D. m'a dit que je devais passer l'après-midi, ce que je fis. La dame à l'accueil était sympa (encore une twist d'accent!) c'était mon jour de chance. Elle a tenté de joindre F.D. mais en vain donc elle a gentiment demandé à sa collègue de me recevoir. Je me dirige au guichet E, je m'assois et j'attends quelques instants avant qu'une jeune fille entre. Elle me demande ce que je veux. Je lui dis que j'avais commencé à monter mon dossier avec F.D. peut-être serait-il mieux de poursuivre avec lui? Elle me demande pourquoi je suis là, si j'ai une convocation, un rendez-vous. Je lui explique que non, je n'ai ni convocation, ni rendez-vous mais que j'ai parlé à F.D. tout à l'heure et il m'a dit de passer le voir. Elle me dit qu'elle ne s'occupe pas de mon dossier (ah, bon?!) et ne comprends pas ce que je veux (bon, là ma belle, tu commences à m'énerver sérieusement). Je lui explique donc mon histoire: récépissé et cie et réitère le fait que peut-être serait-il mieux de voir avec son collègue. Elle me dit que F.D. est au tribunal, qu'elle prends la peine de me recevoir alors, là, si c'est pour se passer comme ça. Je lui dit avec mon plus grand sourire que je veux bien lui ré-expliquer la situation mais que son collègue F.D. est vraiment plus sympathique qu'elle.
S'en est trop, elle pète une coche: «Vous me regardez comme ça. Vous me prenez pour une nunuche». Je ne comprends pas comment je la regarde mais je sais que cette pauvre âme est perdue à tout jamais dans l'attitude de l'administration française, c'est si triste. Je lui remet les deux documents manquants (et les plus importants) mon certificat médical et mes 5 timbres à 55 euros chaque. Je lui demande son nom, elle me dit que c'est pas nécessaire que j'ai son nom. «Je vous remet 275 euros de timbres et mon dossier s'est perdu la dernière fois, je pense que la moindre des chose c'est de me donner vos initiales».

M.A. mais pour moi elle restera toujours la petite criss.

Bon, ça c'est fait. Il ne me reste plus qu'à passer récupérer ma valise, d'aller me faire vacciner, de prendre mon train et de retrouver mon Jean-Ju pour lui raconter tout ça.

Ouf!

D'ailleurs, c'est son anniversaire aujourd'hui, j'ai des courses à faire...
Allez jeter un œil à ça http://youtube.com/watch?v=TKokfOgEHMM vous allez rigoler.



3 commentaires:

Anonyme a dit…

Lâche pas Mme. Guyot

Bonne Fête M. Guyot

On se voit en septembre ???

M.Champagne

Fannie a dit…

wow... j'avais pas idée que ça pouvait être si compliqué... mais rassure-toi (ou pas!!) l'administration française est vraiment nulle pour tous!!!

Jean-julien Guyot a dit…

Quelle formidable aventure ma Ge !

Finalement, c'est plutôt marrant cette découverte des différences culturelles.

Je trouve ça bien que la France, s'occupe enfin des immigrants.

Prochains épisodes:

- tes journées de formation ANAEM
- trouver un appart
- profiter de l'été